Paper Test : Sonic Lost World
Sonic, licence appartenant à Sega et qui a marqué le jeu vidéo à jamais, au même titre que Nintendo et un certain Mario. On se souvient très bien de la saga Sonic The Hedgehog sur Megadrive. Mais c’est Sonic Adventure, le passage à la 3D, qui marqua toute une génération de joueurs.
Ensuite, et il faut bien le dire, hérisson bleu n’a pas brillé à chacun de ces opus suivants. On pensera à Sonic The Hedgehog, Alias Sonic 2006, ou encore à Sonic The hedgehog 4, où on pensait que notre ami avait touché le fond.
Mais il est du genre têtu et ne lâche pas l’affaire si facilement. Les opus, qui ont suivis, se sont révélés bien meilleurs et aujourd’hui, parlons de Sonic Lost World en exclusivité Wii U et 3DS. Mais une question subsiste : le rebelle de Sega a-t-il fini de boire la tasse ?
Le scénario est des plus basiques, Eggman cherche à conquérir le monde. Et pour cela, il fait appel aux effroyables six, un groupe de monstres vivant sur une planète où l’action du jeu se déroule. Sonic & Tails, qui poursuivent leur rival à bord du Tornado, leur avion personnel, vont devoir atterrir en urgence sur cette planète. Bien sûr tout cela est un plan du vilain professeur qui cherche à les attirer sur cette étrange planète.
Alors certes, le jeu ne propose pas une histoire complètement folle et originale. Mais il y a tout de même certains rebondissements et surprises bien vues de la part de Sega. Les cinématiques sont vraiment superbes avec des couleurs dans le ton de la licence et des animations de haute volée.
D’ailleurs, je vais couper court à toutes vos interrogations puisque le jeu est vraiment réussi sur le plan graphique. Les équipes de Takashi Lizuka ont bien cernés les capacités de la Wii U et l’ont exploités correctement. Les environnements sont chouettes, le jeu tourne d’ailleurs en 1080p et 60 FPS. Ce qui prouve bien qu’il est possible de faire du bon boulot sur Wii U.
Ce Sonic prend le pari de bousculer un peu la série. Puisqu’il propose des niveaux suspendus au dessus des nuages et de forme cylindrique, rappelant un peu Super Mario Galaxy. Mais il n’en est rien ! En effet, l’idée reposait dans les cartons de Sega depuis le milieu des années 90.
Mais d’abord, petit cours d’histoire pour mieux comprendre d’où vient cet opus. Le projet à l’origine de cette exclusivité Wii U avait pour nom « Sonic X-treme ». Et il devait paraître sur Megadrive, puis 32X. Mais finalement, c’est la Saturn qui hérita du projet.
Et c’est le studio Technical Institute, à l’origine de Sonic 2, qui avait la lourde tâche de réaliser ce premier Sonic 3D. Studio qui avait ses locaux situés aux Etats-Unis.
Le jeu devait donc concurrencer Super Mario 64. Mais le sort en décida autrement. En effet, le développement 3D sur Saturn étant plus que laborieux, le jeu ne verra jamais le jour. Pendant un temps, il était question de le sortir sur PC. Mais Sega Japan ne le valida pas.
Cependant, les niveaux sphériques étaient déjà bien présents 10 ans avant la sortie de Mario Galaxy. Évitons donc de prendre « Sonic Lost World » pour un simple plagiat de Super Mario Galaxy, puisque c’est entièrement faux.
On se retrouve donc dans des niveaux en apesanteur, avec un Sonic doté de deux façons de se déplacer. La première lui permet simplement de marcher, afin de simplifier l’exploration des environnements. Et Sonic peut toujours passer la seconde ! Comprenez par là que la « course », la base de son gameplay, est bien entendu toujours présente. Cette « distinction » dans les déplacements de notre personnage, nous permettra de mieux le maîtriser et d’apprécier le jeu.
Le gameplay joue beaucoup sur ces deux types de déplacement. Puisqu’il faudra prendre de l’élan pour sauter. Tout ceci est déroutant au départ, et la Sonic Team a également commis quelques erreurs de gameplay et s’est un-peu emmêlé les pinceaux.
En effet, le jeu propose des phases en 3D et d’autres à défilement parallaxe. Dans certains passages en 2 dimensions, on a parfois du mal à sauter lorsqu’il nous est demandé d’effectuer un saut long et rapide.
Même en courant l’inertie du saut de Sonic reste étrange, le faisant sauter assez haut mais pas suffisamment loin. C’est assez frustrant et parfois, on ne sait pas trop comment aborder certaines situations.
Les mouvements, dont dispose notre hérisson, ont également été revus à la hausse. Il peut par exemple rebondir telle une boule de flipper sur le sol, courir contre les murs mais également effectuer une nouvelle attaque sautée. Il y a bien d’autres mouvements dont je vous réserve la surprise.
Le problème est que l’on dispose de trop de mouvements, du coup certains passent à la trappe. Et lorsque l’on doit s’en servir contre un boss, par exemple, il n’est pas rare que l’on s’en souvienne plus. Cette fois-là, j’ai mis du temps à comprendre ce que l’on voulait de moi.
Malgré ces défauts, j’ai pris du plaisir sur les niveaux, qui sont aussi sympathiques que rafraîchissants. Et, on retrouve ce qui fait le sel d’un Sonic. A savoir les phases de course où l’on ne contrôle pas tout et dont l’enchaînement est un vrai régal pour les yeux.
Certains mondes m’ont également rappelés la bonne époque Megadrive avec ses couleurs vives et ses sonorités électroniques bien connu des joueurs de la première heure. Il faut donc du temps pour maîtriser le gameplay, ce qui ne plaira sans doute pas à tous. Là où un Mario est beaucoup plus facile d’accès.
D’ailleurs le jeu est assez difficile, vous allez bouffer de la vie à coup sûr, tant certains niveaux sont retords et demanderont toute votre attention. Personnellement j’aime cela, je retrouve le piment des jeux rétro. Mais ce n’est clairement pas un bon choix d’orienter le jeu de cette façon. Sachant qu’il s’adresse avant tout à un jeune public en plus des fans de la première heure.
Il y a aussi un réel souci de lisibilité. Les niveaux sphériques étant plutôt vaste et la caméra capricieuse, on ne sait pas toujours ce que l’on doit faire. C’est parfois très à l’ancienne, puisque certains passages nous mènent directement vers la mort.
En terme de durée de vie et de progression globale dans le jeu, on ne peut pas dire qu’il soit très long à terminer en ligne droite. Attention, je précise bien « en ligne droite ». Puisque pour les joueurs voulant tout compléter à 100 %, une longue aventure les attendra.
On trouve au total de sept mondes avec quatre ou cinq niveaux chacun, ce qui n’est pas énorme en soit mais reste correct. Pour déverrouiller l’accès à ces mondes, il vous faudra récupérer un certain nombre d’animaux : aussi bien ceux transformés en robots que ceux enfermés dans des capsules en fin de niveau. Pour débloquer un nouveau monde, un certain quota doit être atteint.
Ce qui m’amène à vous parler du Gamepad et des fonctionnalités tirant parti de cette manette à écran tactile. Ne vous attendez pas à un déluge d’exclusivités, puisque le jeu se joue de façon classique avec ce dernier.
En revanche les Wisps de Sonic Colours font leur retour. Et pour les utiliser, il vous faudra donc se servir de l’écran du pad pour tracer les mouvements que l’on souhaite effectuer.
On trouve également des mini-jeux pour récupérer plus d’animaux, utilisant les fonctionnalités tactiles du Gamepad mais rien d’extraordinaire non plus.
Une fonction Miiverse a aussi été implémenté, permettant d’échanger des objets avec les joueurs du monde entier, objets utilisable en jeu comme des anneaux, des vies etc… Il est également possible d’échanger des objets avec la version 3DS du titre. Un mode deux joueurs en local est aussi de la partie mais il ne se révèle pas palpitant.
Alors finalement, est-ce que cet opus permet à Sonic de sortir la tête de l’eau ? Et bien malgré les problèmes de gameplay cités, je l’ai trouvé tout simplement très sympa. Bien que Sonic ne fasse pas un retour tonitruant certes, mais il prouve que Sega a de l’idée dans sa besace. Malgré des erreurs de conception, si une suite voit le jour, le hérisson pourrait bien envoyer du lourd. En attendant, cette nouvelle aventure de la mascotte fétiche des années 90 ravira les fans de la première heure. Tout ceci est possible grâce à un challenge et des phases en 2 dimensions réussis.
Les jeunes pourront passer un bon moment mais il faudra être patient pour maîtriser l’icône de la 16bits de Sega et venir à bout de certains passages. Un jeu a conseillé donc avant tout aux joueurs aimant Sonic autant que Mario.
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